Pastiche – A la manière de Tout bouge autour de moi de Dany
Laferriere
Par Ruthnie Constant, 1ere L, Lycée français
de New York
Déjà l’espoir
Un rayon d’espoir se fait sentir sur le pays après ces dernières décennies de confusion et de chaos. Des jeunes gens, ceux qui n’ont pas la possibilité de quitter le pays, trainent dans les rues, les yeux vides de toutes émotions. Les mamans tirent leurs petits, en essayant de se frayer un chemin dans cette mer de marchands qui hurlent sur les trottoirs. La ville déjà euphorique à cette heure pourtant matinale, essaie de survivre comme toujours. Les quartiers des “grand-negres”(riches) comme Montagne-Noire, voient la discrimination sociale diminuer avec les familles pauvres qui deviennent de plus en plus aisées. Le pays progresse à petits pas. Lentement mais sûrement. J’arrive et installe mes marchandises devant l’Eglise Saint-Jean de Bosco de Petion-ville. Je suis Monette, une marchande de produits cosmétiques, venue d’une petite ville du Cap-haitien(l’une des principales villes d’Haiti). J’ai dû arrêter mon éducation après le brevet car mes parents ne pouvaient plus me soutenir financièrement. Je m’installai à Port-au-Prince pour une vie meilleure. J’ai pu avoir une commerce qui me permis d’éduquer mes deux enfants: Pierre et Jeanne. Pierre est à Saint- Louis de Gonzague et Jeanne à Sainte- Rose de Lima, deux grandes écoles catholiques, privées. Je suis trop fière d’eux. Ce sont des jumeaux, nés d’un viol dont je fus victime il y a dix-huit ans, commis par un blanc qui visitait la ville. Ils sont mulâtres, yeux bruns ,cheveux “sirops”(soyeux et frises). J’étais pulpeuse et redondante à l’époque, c’est peut être l’une des raisons de ce viol. Ils sont en terminale et partiront bientôt au Canada pour leurs études universitaires: l’un sera médecin, l’autre avocat. Ils m’aiment et n’ont pas honte de moi. Ils m’aident même à apprendre le français. Ils sont ma vie.
L’Heure chaotique
Je bavarde avec mon amie Christiane. Cette femme est la plus courageuse qu’il soit. C’est une vraie “fanm kreyol”(femme créole). Elle a 3 enfants,et une famille dans les montagnes qu’elle doit aider. Mais, elle ne baisse jamais les bras. On bavarde à propos du commerce d’aujourd’hui comme le “biznis”(business)marchait bien et on dégustait un bon petit plat d”aleken”(Harlequin=plat chaud vendu dans les rues). Lorsque tout se mit à bouger autour de moi. Au début, j’ai cru que c’était la chaleur qui me montait à la tête car c’était l’après-midi, mais lorsque je vois Christiane plaquée contre le sol comme un “hougan dans un rara”(hougan=prêtre vaudou haïtien, rara=danse traditionnelle haïtienne), je comprends que je n’hallucine pas. Je tombe à genoux. Je pense à mes enfants. En ce moment je ne pense qu’à mes enfants. Tout cela dure 10 secondes. 16h53. Les dix secondes les plus fatales de l’histoire haïtienne. La terre cesse sa danse. Mon premier réflexe est d’appeler mes enfants. La mer rouge de poussière qui s’élève me bouche la vue, m’entre dans la gorge. Je goûte les malheurs haïtiens. Je m’efforce de regarder mon portable. Pas de signal. Je me mets à vomir. Christiane tremble. Tout est figé dans le temps et l’espace. Je regarde à nouveau mon portable. Deux barres. Vite! Les enfants! J’appuie frénétiquement sur les boutons. J’appelle les enfants. Pas de réponse. Tous supplient le ciel. Les chiens, la nature, les hommes. Pitié!! Les animaux affolés courent dans tous les sens, Les immeubles semblent indécis. Ils penchent. Devons-nous tomber ou rester ainsi? Ils n’implosent pas, ils explosent, rejetant des cadavres déjà pourris de malheurs. Ces immeubles semblaient honteux de leur sort. Doucement, cette épaisse mer de poussière semble s’évanouir. Cette noirceur illuminée enveloppe encore la ville. Tout est compté. Tout se fait à un moment précis, Comme si une opération mécanique et calculée avait été mise en place pour qu’une telle chose soit possible.
Le Suspense
Tout se passa si vite. Les gens sont encore figés. Les mères tombent à genoux dans la rue, implorant le ciel d’épargner leurs enfants. Certaines verront leur vœu exaucé, d’autres non. Et je suis parmi celles qui n’ont pas eu la chance. Apres avoir essayé de rejoindre mes enfants sans succès. Je tire de ma poche mon crucifix. Trois choses que je garde toujours sur moi: ma bourse remplie d’argent et photos de famille, mon téléphone, et mon crucifix. Et en ce moment, j’avais besoin de mon crucifix. Je me laisse tomber à genoux devant l’église et j’implore “Manman la viej”(La Sainte Marie) d’avoir pitié. Un flot de larmes, incapable de se tarir, sort de mes yeux. Mon instinct maternel ne prédit rien de bon a ce moment. Je presse le crucifix car en ce petit objet se concentre ma force. Ou celle qui me reste. J’appelle Jésus, Marie, les saints, les ”loas” (esprits vaudou). Je ne sais plus où me tourner.. Je rassemble mon courage et j’essaie de trouver mon chemin à travers les larmes. Je ramasse mon étalage. Me passe une corde à la ceinture comme font les femmes haïtiennes en douleur et marche. Tremblante mais décidée, je marche vers ma maison située à quelques mètres de l’église. Je me dis: “ pitit mare sentiw. sak pasel pase”(petite, serre-toi la ceinture, Ce qui s’est passé est passé). Je n’entends plus rien autour de moi. Je suis dans mon monde. Tout bouge autour de moi
La découverte
Ce que je vois me fige à l’instant. Ma maison est complètement aplatie. Elle est en ruine. Je peux entrevoir les morceaux de corps de mes voisins écrasés sous le béton. Un chien est mort, transpercé par une barre de fer. Mon cœur bat à toute allure. J’avance. Prise d’une force indomptable, je me mets à fouiller, fouiller, fouiller. Les larmes me baignent le corps. Le gout salé, ravive mes blessures car je me déchire la peau en fouillant. Mais, je ne peux m’arrêter. Cette chanson me revient. Chanson que chantait ma mère aux enfants quand elle était en ville: “ ti zwazo kote ou prale? mwen prale kay fiyet Lalo. Fiyet Lalo konn manje timounn, siw ale la manje ou tou, Zikkolobrik, zikklolobrit, rosiyol maje kowosol.. (Petit oiseau, où vas tu? Je vais voir Lalo, la fillette. Lalo, la fillette te dévorera si tu y vas car elle mange les enfants. zikkilobrit,, Le rossignol mange le corossol(fruit haïtien). Finalement. je les découvre, enlacés, sourire aux lèvres. Ils sont allongés mes enfants, crucifix à la main. Il n’y a pas de sang. Ils sont sous la porte d’entrée. Ils ont dû être asphyxiés. Mes anges sont partis. “wouy, timoun mwen yo ale” m’écriai-je (ouie! mes enfants sont partis=morts). Je me laisse tomber sur le sol, incapable de supporter mon corps. La terre poussiéreuse boit mes pleurs et semble désolée de m’avoir causé tant de peine.. A moi et à toutes les familles haïtiennes.
Et maintenant?
Une secousse de magnitude 7.3 n’est pas si terrible. Les villes rurales n’ont pas été si touchées. Mais “Potoprens ayayay, ti Potoprens mwen an ale”(Port-au-Prince, aie aie aie, ma petite Port-au-Prince s’est envolée, finie). Je ne peux croire ce qui vient d’arriver. Je regarde mes deux enfants, allongés là, une expression sereine sur le visage. Qu’ils sont beaux mes bébés. Qu’ils sont beaux! Les voila couchés là , sans vie. Un sourire figé aux lèvres. Couchés sur un tas de débris. 5h15pm. La ville est sombre. De temps en temps un cri fuse des décombres. De pauvres âmes sont encore bloquées là-dessous. Les pauvres. Je ne peux bouger du sol. Ce sol maudit me retient comme un aimant. Il ne veut pas que je parte. Ce sol me réconforte. Je ne sais pas pendant combien de temps je reste prostrée dans cette position de zombie. Mais, je ne peux rester ainsi. Je m’étouffe. Je dois m’échapper de cette ville. Que faire? Où aller? Haïti a changé en ces dix secondes et ne sera plus la même. Trente-trois ans, sans enfants, célibataire, sans maison. Rien! Que faire?
Je me lève et pars vers un horizon incertain et sans fin.
Déjà l’espoir
Un rayon d’espoir se fait sentir sur le pays après ces dernières décennies de confusion et de chaos. Des jeunes gens, ceux qui n’ont pas la possibilité de quitter le pays, trainent dans les rues, les yeux vides de toutes émotions. Les mamans tirent leurs petits, en essayant de se frayer un chemin dans cette mer de marchands qui hurlent sur les trottoirs. La ville déjà euphorique à cette heure pourtant matinale, essaie de survivre comme toujours. Les quartiers des “grand-negres”(riches) comme Montagne-Noire, voient la discrimination sociale diminuer avec les familles pauvres qui deviennent de plus en plus aisées. Le pays progresse à petits pas. Lentement mais sûrement. J’arrive et installe mes marchandises devant l’Eglise Saint-Jean de Bosco de Petion-ville. Je suis Monette, une marchande de produits cosmétiques, venue d’une petite ville du Cap-haitien(l’une des principales villes d’Haiti). J’ai dû arrêter mon éducation après le brevet car mes parents ne pouvaient plus me soutenir financièrement. Je m’installai à Port-au-Prince pour une vie meilleure. J’ai pu avoir une commerce qui me permis d’éduquer mes deux enfants: Pierre et Jeanne. Pierre est à Saint- Louis de Gonzague et Jeanne à Sainte- Rose de Lima, deux grandes écoles catholiques, privées. Je suis trop fière d’eux. Ce sont des jumeaux, nés d’un viol dont je fus victime il y a dix-huit ans, commis par un blanc qui visitait la ville. Ils sont mulâtres, yeux bruns ,cheveux “sirops”(soyeux et frises). J’étais pulpeuse et redondante à l’époque, c’est peut être l’une des raisons de ce viol. Ils sont en terminale et partiront bientôt au Canada pour leurs études universitaires: l’un sera médecin, l’autre avocat. Ils m’aiment et n’ont pas honte de moi. Ils m’aident même à apprendre le français. Ils sont ma vie.
L’Heure chaotique
Je bavarde avec mon amie Christiane. Cette femme est la plus courageuse qu’il soit. C’est une vraie “fanm kreyol”(femme créole). Elle a 3 enfants,et une famille dans les montagnes qu’elle doit aider. Mais, elle ne baisse jamais les bras. On bavarde à propos du commerce d’aujourd’hui comme le “biznis”(business)marchait bien et on dégustait un bon petit plat d”aleken”(Harlequin=plat chaud vendu dans les rues). Lorsque tout se mit à bouger autour de moi. Au début, j’ai cru que c’était la chaleur qui me montait à la tête car c’était l’après-midi, mais lorsque je vois Christiane plaquée contre le sol comme un “hougan dans un rara”(hougan=prêtre vaudou haïtien, rara=danse traditionnelle haïtienne), je comprends que je n’hallucine pas. Je tombe à genoux. Je pense à mes enfants. En ce moment je ne pense qu’à mes enfants. Tout cela dure 10 secondes. 16h53. Les dix secondes les plus fatales de l’histoire haïtienne. La terre cesse sa danse. Mon premier réflexe est d’appeler mes enfants. La mer rouge de poussière qui s’élève me bouche la vue, m’entre dans la gorge. Je goûte les malheurs haïtiens. Je m’efforce de regarder mon portable. Pas de signal. Je me mets à vomir. Christiane tremble. Tout est figé dans le temps et l’espace. Je regarde à nouveau mon portable. Deux barres. Vite! Les enfants! J’appuie frénétiquement sur les boutons. J’appelle les enfants. Pas de réponse. Tous supplient le ciel. Les chiens, la nature, les hommes. Pitié!! Les animaux affolés courent dans tous les sens, Les immeubles semblent indécis. Ils penchent. Devons-nous tomber ou rester ainsi? Ils n’implosent pas, ils explosent, rejetant des cadavres déjà pourris de malheurs. Ces immeubles semblaient honteux de leur sort. Doucement, cette épaisse mer de poussière semble s’évanouir. Cette noirceur illuminée enveloppe encore la ville. Tout est compté. Tout se fait à un moment précis, Comme si une opération mécanique et calculée avait été mise en place pour qu’une telle chose soit possible.
Le Suspense
Tout se passa si vite. Les gens sont encore figés. Les mères tombent à genoux dans la rue, implorant le ciel d’épargner leurs enfants. Certaines verront leur vœu exaucé, d’autres non. Et je suis parmi celles qui n’ont pas eu la chance. Apres avoir essayé de rejoindre mes enfants sans succès. Je tire de ma poche mon crucifix. Trois choses que je garde toujours sur moi: ma bourse remplie d’argent et photos de famille, mon téléphone, et mon crucifix. Et en ce moment, j’avais besoin de mon crucifix. Je me laisse tomber à genoux devant l’église et j’implore “Manman la viej”(La Sainte Marie) d’avoir pitié. Un flot de larmes, incapable de se tarir, sort de mes yeux. Mon instinct maternel ne prédit rien de bon a ce moment. Je presse le crucifix car en ce petit objet se concentre ma force. Ou celle qui me reste. J’appelle Jésus, Marie, les saints, les ”loas” (esprits vaudou). Je ne sais plus où me tourner.. Je rassemble mon courage et j’essaie de trouver mon chemin à travers les larmes. Je ramasse mon étalage. Me passe une corde à la ceinture comme font les femmes haïtiennes en douleur et marche. Tremblante mais décidée, je marche vers ma maison située à quelques mètres de l’église. Je me dis: “ pitit mare sentiw. sak pasel pase”(petite, serre-toi la ceinture, Ce qui s’est passé est passé). Je n’entends plus rien autour de moi. Je suis dans mon monde. Tout bouge autour de moi
La découverte
Ce que je vois me fige à l’instant. Ma maison est complètement aplatie. Elle est en ruine. Je peux entrevoir les morceaux de corps de mes voisins écrasés sous le béton. Un chien est mort, transpercé par une barre de fer. Mon cœur bat à toute allure. J’avance. Prise d’une force indomptable, je me mets à fouiller, fouiller, fouiller. Les larmes me baignent le corps. Le gout salé, ravive mes blessures car je me déchire la peau en fouillant. Mais, je ne peux m’arrêter. Cette chanson me revient. Chanson que chantait ma mère aux enfants quand elle était en ville: “ ti zwazo kote ou prale? mwen prale kay fiyet Lalo. Fiyet Lalo konn manje timounn, siw ale la manje ou tou, Zikkolobrik, zikklolobrit, rosiyol maje kowosol.. (Petit oiseau, où vas tu? Je vais voir Lalo, la fillette. Lalo, la fillette te dévorera si tu y vas car elle mange les enfants. zikkilobrit,, Le rossignol mange le corossol(fruit haïtien). Finalement. je les découvre, enlacés, sourire aux lèvres. Ils sont allongés mes enfants, crucifix à la main. Il n’y a pas de sang. Ils sont sous la porte d’entrée. Ils ont dû être asphyxiés. Mes anges sont partis. “wouy, timoun mwen yo ale” m’écriai-je (ouie! mes enfants sont partis=morts). Je me laisse tomber sur le sol, incapable de supporter mon corps. La terre poussiéreuse boit mes pleurs et semble désolée de m’avoir causé tant de peine.. A moi et à toutes les familles haïtiennes.
Et maintenant?
Une secousse de magnitude 7.3 n’est pas si terrible. Les villes rurales n’ont pas été si touchées. Mais “Potoprens ayayay, ti Potoprens mwen an ale”(Port-au-Prince, aie aie aie, ma petite Port-au-Prince s’est envolée, finie). Je ne peux croire ce qui vient d’arriver. Je regarde mes deux enfants, allongés là, une expression sereine sur le visage. Qu’ils sont beaux mes bébés. Qu’ils sont beaux! Les voila couchés là , sans vie. Un sourire figé aux lèvres. Couchés sur un tas de débris. 5h15pm. La ville est sombre. De temps en temps un cri fuse des décombres. De pauvres âmes sont encore bloquées là-dessous. Les pauvres. Je ne peux bouger du sol. Ce sol maudit me retient comme un aimant. Il ne veut pas que je parte. Ce sol me réconforte. Je ne sais pas pendant combien de temps je reste prostrée dans cette position de zombie. Mais, je ne peux rester ainsi. Je m’étouffe. Je dois m’échapper de cette ville. Que faire? Où aller? Haïti a changé en ces dix secondes et ne sera plus la même. Trente-trois ans, sans enfants, célibataire, sans maison. Rien! Que faire?
Je me lève et pars vers un horizon incertain et sans fin.
Article critique par Lou
Clinton-Celini, 1ere L, Lycée Français de New York
« Rue des
Syriens » de Raphaël Confiant : la désillusion d’un syrien aux Antilles
Née à Le Lorrain en Martinique en 1951, Raphaël Confiant est un réel revendicateur et acteur de la Négritude et de la créolité. L’écrivain s’engage à affirmer l’identité antillaise comme à part entière et écrit en 1989, en collaboration avec Jean Barnabé et Patrick Chamoiseau, l’Eloge de la créolité. Dans son dernier livre, Rue des Syriens, le martiniquais nous raconte l’histoire de Wadi, un des nombreux immigrants en provenance du Moyen-Orient arrivés à Fort de France dans les années vingt. L’immigré découvre ce pays dans lequel la vie n’est pas bien plus facile que celle qu’il a quitté. Confiant se servira de cette découverte afin de nous montrer l’archipel sous tous ses angles et dans son contexte culturel.
Immigrant Dépaysé
Fils d’une famille de travailleurs érudits, Wadi part de son pays en direction de l’Amérique où il pense faire fortune. Cependant, une confusion entre Amérique et Martinique résulte en son arrivée sur le port de Fort-de-France après un long voyage désagréable et mouvementé. C’est alors que le périple du jeune homme prend un tournant plein de nouveautés. La quête qu’il mène pour trouver son oncle Bachar ne semble pas porter ses fruits ; ou plutôt si, mais c’est une récolte inattendue.
C’est un récit de rencontre et de découverte aux parfums naturalistes. Les surprises du jeune libano-syrien ne sont pas toujours mauvaises ! Il découvre notamment les plaisir de la femme antillaise : Fanotte, qui s’attache à lui presque plus qu’il ne s’attache à elle. La chaleur, la misère, l’humidité, la pauvreté, tout ça version Martinique, le personnage (ainsi que le lecteur) y est confronté au fur et à mesure que l’aventure avance, avec un regard de plus sur la communauté syrienne martiniquaise concentrée autours de la Rue des Syriens où marchants plus ou moins tendres travaillent.
Réelle Créolité
Si Confiant nous montre la Martinique principalement à travers l’histoire de Wadi, nous la voyons aussi à travers l’optique de divers personnages. La présence des témoignages variés et du langage créole en plus de l’arabe et du français nous montre la Martinique dans sa réalité : un mélange multiculturel étrangement homogène, où toutes les cultures semblent s’emboiter dans une harmonie bruyante.
Dans cette concordance improbable, les sons, les images et les goûts se complètent. Raphaël Confiant nous transporte dans ce paysage qu’il connaît comme sa poche et dans la pensée de ces acteurs intéressant pour une vision complète de cette histoire passionnante. Avec un sens clair de la négritude et un style facile à comprendre, le roman est réussi et adaptable à toute sorte de lecteurs.
Née à Le Lorrain en Martinique en 1951, Raphaël Confiant est un réel revendicateur et acteur de la Négritude et de la créolité. L’écrivain s’engage à affirmer l’identité antillaise comme à part entière et écrit en 1989, en collaboration avec Jean Barnabé et Patrick Chamoiseau, l’Eloge de la créolité. Dans son dernier livre, Rue des Syriens, le martiniquais nous raconte l’histoire de Wadi, un des nombreux immigrants en provenance du Moyen-Orient arrivés à Fort de France dans les années vingt. L’immigré découvre ce pays dans lequel la vie n’est pas bien plus facile que celle qu’il a quitté. Confiant se servira de cette découverte afin de nous montrer l’archipel sous tous ses angles et dans son contexte culturel.
Immigrant Dépaysé
Fils d’une famille de travailleurs érudits, Wadi part de son pays en direction de l’Amérique où il pense faire fortune. Cependant, une confusion entre Amérique et Martinique résulte en son arrivée sur le port de Fort-de-France après un long voyage désagréable et mouvementé. C’est alors que le périple du jeune homme prend un tournant plein de nouveautés. La quête qu’il mène pour trouver son oncle Bachar ne semble pas porter ses fruits ; ou plutôt si, mais c’est une récolte inattendue.
C’est un récit de rencontre et de découverte aux parfums naturalistes. Les surprises du jeune libano-syrien ne sont pas toujours mauvaises ! Il découvre notamment les plaisir de la femme antillaise : Fanotte, qui s’attache à lui presque plus qu’il ne s’attache à elle. La chaleur, la misère, l’humidité, la pauvreté, tout ça version Martinique, le personnage (ainsi que le lecteur) y est confronté au fur et à mesure que l’aventure avance, avec un regard de plus sur la communauté syrienne martiniquaise concentrée autours de la Rue des Syriens où marchants plus ou moins tendres travaillent.
Réelle Créolité
Si Confiant nous montre la Martinique principalement à travers l’histoire de Wadi, nous la voyons aussi à travers l’optique de divers personnages. La présence des témoignages variés et du langage créole en plus de l’arabe et du français nous montre la Martinique dans sa réalité : un mélange multiculturel étrangement homogène, où toutes les cultures semblent s’emboiter dans une harmonie bruyante.
Dans cette concordance improbable, les sons, les images et les goûts se complètent. Raphaël Confiant nous transporte dans ce paysage qu’il connaît comme sa poche et dans la pensée de ces acteurs intéressant pour une vision complète de cette histoire passionnante. Avec un sens clair de la négritude et un style facile à comprendre, le roman est réussi et adaptable à toute sorte de lecteurs.
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